Portrait André Kertész

André Kertész

André Kertész (Andor Kertész) – 27 mars 1894 (né à Budapest en Hongrie) – 28 novembre 1985 (mort à New York à 91 ans)

Photographe majeur du XXe siècle et de la scène artistique parisienne pendant l’entre deux-guerres.

Ses photos sont de la pure douceur, romantique et tendre. Il est un photographe très sensible et cela se ressent dans ses photos. Il photographie son environnement, sa femme et les villes dans lesquelles il est passées.  Je le considère comme le plus grand photographe.

Enfant, il rend souvent visite à un oncle qui possède une ferme près de Budapest, et c’est là à l’âge de six ans qu’il découvre de vieux magazines ménagers dans le grenier. Il est immédiatement fasciné par les illustrations et rêve de pouvoir un jour dessiner aussi bien.

 

Son père Léopold est un homme passionné de lettres qui passe son temps à lire.

 

Cependant, plusieurs membres de la famille possèdent des appareils photo, et c’est ainsi que André crée ses premières images. En 1908, son père meurt et André est confié à son oncle qui devient son tuteur et lui trouve un travail à la Bourse de Budapest, où il sera employé de 1912 à 1914, après avoir suivi des études à l’Académie de commerce de la ville.
 

 

En 1913, il achète son premier appareil photo un ICA format 4,5 × 6 cm.

En 1914, il sert dans l’armée austro-hongroise. Il y réalise alors beaucoup de photos témoignant de ses expériences de guerre.

Il publie ses premières photos dans un journal et gagne un concours de magazine, mais la plupart de ses négatifs et de ses plaques sont détruits pendant la révolution hongroise de 1918.

 

L’appareil photo : ICA format 4,5 x6cm :

Photographie réalisée pendant la guerre :

Après la guerre, il décide de devenir photographe et arrive à Paris
en 1925, après avoir reçu le diplôme d’honneur de la Société hongroise
de photographie. C’est là qu’il change son prénom pour André, équivalent français de Andor.

À Paris, il fréquente et photographie de nombreuses personnalités littéraires et artistiques, comme Brassaï, Marc Chagall, Michel Seuphor, puis il rencontra Piet Mondrian.

 

Il y rencontre Rosa Klein, alias Rogi André, photographe comme lui, ils se marient en 1925, mais le mariage sera de courte durée.

De 1925 à 1935, il vend des photos ainsi que des reproductions de ses images sur des cartes postales pour vivre et travaille avec divers magazines.

 

Dès 1927,  il réalise ses premières expositions et collabore avec la revue Bifur en 1928. Il aide Brassaï dans ses débuts dans la photographie. Bien qu’il soit proche des surréalistes et des Dada, il n’appartient à aucun mouvement.

Cette même année, il achète un Leica, il sera le premier à en utiliser un professionnellement. Il réalise un reportage pour l’agence VU.

Il participera également activement à la revue Art et médecine.

 

En 1932, il expose un ensemble important de ses photographies dans la galerie new-yorkaise de Julien Levy.

En 1933, il réalise une série intitulée “Distorsions” – oeuvre marquante dans l’histoire de la photographie.

 

A propos de la REVUE BIFUR :

La revue iconique du surréalisme littéraire et photographique.

 

Créée en 1929 par Pierre Lévy et Georges Ribemont-Dessaignes, deux précurseurs du surréalisme en France, la revue Bifur, publiée par les Éditions du Carrefour, se voyait dans les premiers rangs du mouvement artistique : à un rythme irrégulier, elle diffusait photographies et textes signés par Tristan Tzara, Henri Michaux, Blaise Cendrars, André Kertész, Laszlo Moholy-Nagy ou encore Claude Cahun.

 

 
Le corpus d’images est essentiellement composé de photographies, et parfois, d’images tirées de films ou encore de reproductions de
tableaux. Quatre agences de presse sont à l’origine d’une partie des images : Ecce photo, agence allemande, Keystone et Wide World, qui sont américaines, et le Service Général de la Presse.
 
 Au niveau des textes :
Cent vingt-sept auteurs collaborent aux huit numéros de la revue. Parmi eux, Blaise Cendrars, Henri Cendrars, Tristan Tzara, Jean Toomer, Henri Michaux, André Salmon, Jean Giono, Robert Desnos, Ernest Hemingway, André Malraux, Franz Kafka, Jacques Prévert, Martin Heidegger, Jean Paul Sartre.
Quatre femmes voient leurs textes publiés également : Lilika Nacos, Ingelborg Refling-Hagen, ainsi que les françaises Georgette
Camille et Jeanne Bailhache.

En 1933, il épousa Elizabeth Salamon (décédée en 1977) avec qui il part à New York en 1936, pour travailler dans la filiale new-yorkaise de l’agence de presse Keystone.

Du fait de la montée du nazisme et de l’antisémitisme en Europe, le couple décide de rester temporairement à New York. Le début de la seconde guerre mondiale compromet le retour en France pour Kertész, car c’est un artiste
reconnu en France et il c’était vu proposer la nationalité française

 

Il collabore de 1937 à 1949 avec divers journaux. Mais en raison de son refus de s’adapter au marché commercial de la photographie aux États-Unis à cette période, il fait face à une incompréhension de son travail et ses reportages ne
sont pas publiés. Bien qu’un contrat avec Condé Nast lui assure un revenu régulier, c’est sa femme, ancienne employée de Helena Rubinstein qui permet au couple de vivre, grâce à une société de produits de beauté qu’elle crée après leur naturalisation américaine en 1944.

 

Braissaï le rencontrant à New York dans les années 1950, voit un homme qui assouvit ses besoins matériels en travaillant pour de luxueux magazines, tel House and Garden, mais a perdu le sens de sa vocation.

 

André Kertész se photographie souvent avec sa femme.

 

A New York :

Le photographe André KERTESZ photographie le quartier new yorkais de Washington Square depuis sa terrasse au 12ème étage : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i08053904/andre-kertesz-a-new-york

Après la guerre et en particulier après le décès de son épouse, Kertész revient régulièrement en France où il entretient de nombreuses amitiés, à l’occasion des Rencontres internationales de la photographie d’Arles. De cette période datent les premiers documentaires consacrés au photographe.

 

La série « Les nouvelles distorsions » est réalisée à l’endroit même où il avait réalisé la série originelle (l’hôtel Esmeralda à Paris) et le mirolège (un film miroir thermorétractable sur châssis en aluminium) est utilisé pour les reflets déformés. Il est assisté durant ces sessions photographiques par Philippe Robert et reçoit le chercheur et critique photo Christian Caujolle pour Libération, il l’avait rencontré auparavant et il deviendra un des spécialistes de l’œuvre de Kertész.

Il réalise quelques publications et contrats, mais en 1963, après être tombé malade, il rompt tous ses contrats et ne fait plus de photographie que par plaisir.

 

Il se bat pour faire connaître son œuvre aux États-Unis mais les expositions ne sont jamais à la hauteur de son œuvre — ses nus déformés de la série Distorsions, par exemple, sont exposés recadrés pour cacher les parties du corps qui froissent les goûts du public.

 

En 1982, il reçoit le prix de la Photographie du ministère de la Culture et lègue ses archives à l’État français.

 

Série Distorsions :

Chez Piet Mondrian, André Kertész inaugure un type de portraits décalés dont il deviendra le maître.

Il évoque plus qu’il ne montre, il donne vie à ce qu’il est immobile et créer un langage poétique.

Autoportrait chez Piet Mondrian 1927

André Kertész et Piet Mondrian

 

André Kertész et Paris

 

André Kertész et Elisabeth

 

André Kertész et New York

 

New York City, 1978  : à l’âge de 84 ans André Kertész se trouve seul dans son appartement de Manhattan, endeuillé par le récent décès de sa femme Elizabeth. Pour lui changer des idées, un ami lui apporte un petit appareil qui vient d’être commercialisé, le Polaroid SX-70. Le maître de la photographie en noir et blanc s’en empare pour produire, pendant les six années suivantes une de ses dernières grandes séries. La plupart de ses Polaroids ont été pris à la fenêtre de son appartement donnant sur Washington Square,  le regard de l’artiste portait surtout vers son intériorité.

 

 

Il y compose des mises en scène délicates avec ses objets personnels, comme des hommages poétiques à la mémoire

de sa femme.

 

Avec cet appareil aux tirages immédiats André Kertész retrouve une certaine paix mais  aussi un renouveau artistique.

On retrouve dans ses petites natures mortes en couleur des références à son célèbre travail en noir et blanc, avec des nuances de lumière, des jeux de profondeur de champs et des distorsions corporelles.

 

Polaroid 1969

Image Source: PixaBay, Freepix, BNF, nyp, en cours